L’Infofusion de la CGT BPCE N° 3

la CGT s’oppose au déclassement des salariés de l’organe central



Le projet d’accord sur les classifications AFB que la direction veut appliquer aux salariés sous statut Caisse d’Epargne n’a pas réellement évolué depuis le début de la négociation au mois d’octobre.

- La classe F de la convention AFB aux oubliettes
Pour la CGT BPCE, la mise en place de classifications AFB pour des salariés de la CNCE ne saurait se limiter à une table de correspondance entre les 10 niveaux hiérarchiques Caisse d’Epargne et les 11 niveaux de classification AFB. Si les frontières non-cadres/cadres et cadres/hors classe sont bien respectées, l’absence de correspondance entre la classe F de la convention AFB et un niveau de classification Caisse d’Epargne est un révélateur de l’hypocrisie de la méthode employée par la direction de BPCE, hypocrisie qui conduit à un sous-classement de salariés CNCE.

- Métiers repères AFB et emplois Caisse d’Epargne : un faux parallélisme
De manière abusive sont mis en parallèles les « métiers-repères » de la convention AFB avec les emplois définis dans le statut Caisse d’Epargne qui stipule « à chaque emploi correspond un niveau de classification ». Dans la convention AFB qui ne descend pas jusqu’au niveau « emploi » pour définir les classifications, il revient à chaque établissement d’affiner par emploi les plages de classifications très extensives des métiers-repères.

- Aucune règle pour empêcher les discriminations salariales et hiérarchiques

La méthodologie juste pour éviter tout traitement discriminatoire dans la transposition des classifications Caisse d’Epargne en AFB aurait dû consister à dresser une cartographie des emplois existants dans BPCE puis à déterminer pour chacun des emplois la plage de classification appliquée pour les salariés BFBP. Enfin il aurait fallu vérifier à la lumière de cet examen détaillé la pertinence de la table de correspondance proposée par BPCE en en corrigeant les effets négatifs tels que celui que la CGT à relevé dans le classement des juristes.

- Une commission de recours sans méthodologie ni moyens

La commission de recours proposée par la CGT va dans ce sens mais telle qu’elle est conçue par la direction, elle n’offre aucune garantie dans un établissement où le traitement individuel des situations est un véritable levier pour la direction pour pousser des salariés dehors. Pour traiter les recours individuels il faut définir une méthodologie, telle que celle décrite plus haut, à appliquer par la commission de recours.

- Des minima salariaux AFB sans rapport avec les salaires réels

Autre aspect négatif du projet d’accord, c’est la suppression des garanties salariales attachées aux classifications dans le statut Caisse d’Epargne. Ces garanties salariales, à la différence de celles de l’AFB qui sont nettement en dessous des salaires réels, représentent des minima effectifs qui s’appliquent à un nombre non négligeable de salariés en branche Caisse d’Epargne. Pour la CGT, un bon accord de substitution doit être accompagné d’un accord d’entreprise sur des minima salariaux effectifs à la différence de ceux de l’AFB.

- Des déclassements préjudiciables à tous les salariés de BPCE

Le déclassement des salariés CNCE serait un coup porté à l’ensemble des salariés BPCE. La mise en concurrence à classification égale de salariés plus ou moins bien payés tire vers le bas les rémunérations des salariés les mieux payés qui risquent de voir tout évolution salariale gelée pour de nombreuses années. Quant aux salariés moins biens payés, ils voient leurs perspectives d’évolution de carrière bouchée par la concurrence de salariés dont les niveaux de salaires sont plus élevés et qu’il n’est pas nécessaire d’augmenter pour qu’ils occupent des fonctions plus importantes.

- Il reste 10 mois pour négocier, il reste 10 mois pour faire reculer la Direction

Il n’y a aucune raison de précipiter la signature d’un accord de substitution comme le souhaite la direction. Au Crédit Foncier, pour passer de la convention collective CFF où tous les emplois étaient classés, à la convention AFB les négociations ont duré plus d’un an pour aboutir à un accord bien supérieur à celui proposé par BPCE. Et si la CGT ne l’a pas signé ce n’est pas en raison d’un désaccord sur les classifications mais parce qu’elle refusait d’avaliser les reculs sur la reconnaissance de l’expérience et la disparition des garanties d’évolution de carrière.

La CGT BPCE s’oppose à l’alignement vers le bas du statut des salariés du nouvel organe central. La CGT revendique un statut unique de haut niveau pour tous.

La CGT propose aux salariés de se rassembler avec leurs organisations syndicales pour faire front contre les déclassements, contre tous les reculs sociaux programmés par la direction de BPCE.

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