L’Infofusion de la CGT BPCE N° 2

Le comité d’entreprise et le CHSCT rendent des avis défavorables... et après ?



Il y a plus d’un an de cela, les instances dirigeantes des groupes Banques Populaires et Caisses d’Epargne projetaient la fusion de leurs organes centraux et lançaient quelques mois plus tard une consultation auprès des Comités d’Entreprise (CE) de toutes les entreprises Banques Populaires et Caisses d’Epargne. Face au manque d’informations et de lisibilité du projet, l’ensemble des Organisations Syndicales du GCE avait demandé aux élus des CE de ne pas rendre d’avis. Ce processus qui risquait de compromettre l’avancement du projet, était finalement abandonné par certaines OS suite aux promesses de François Pérol sur le maintien des emplois (ce qui n’empêche pas les PSE en cours dans diverses Caisses). La majorité des CE avait émis un avis défavorable. La fusion s’est faite malgré tout.

Le Comité d’Entreprise BPCE a été consulté sur la nouvelle organisation.
Cette organisation :

  • ne s’adosse à aucun plan stratégique : celui-ci, s’il existe, ne sera pas défini avant plusieurs mois.
  • est peu convaincante au plan économique : l’organisation a été présentée en modes additionnels, par juxtaposition de directions, sans logique d’ensemble. Les directeurs ont présenté leur unité sans évoquer de sens réel et encore moins de projet de l’entreprise. Aucune dynamique globale d’entreprise n’a pu faire ressortir les synergies par des liens entre directions. Où est donc la création de BPCE au service de l’économie réelle ? Quel est l’avenir pour les collaborateurs ?
    - et est dangereuse pour l’emploi : avec la mise en place partielle de l’organisation, des salariés se retrouvent actuellement sans activités et sans missions à venir ; d’autres sont débordés.

Une baisse conséquente de la masse salariale de BPCE lors des trois prochaines années est prévue avec pour conséquences :

  • suppressions d’emplois avec risque de Plan Social version PSE d’ici à 2011,
  • pression sur les salariés : pour les « indésirables », mise au placard et forte
  • incitation au craquage menant au départ contraint. Pour les salariés soutenus et reconnus, une forte augmentation de la charge de travail.

La revue de personnel qui va se dérouler jusqu’en février 2010 est présentée comme la solution miracle pour définir des activités, voire aussi pour découvrir les compétences des collaborateurs. Cette revue vise à détecter en priorité les personnes en « difficulté ». Est-ce là le contour de la prochaine organisation cible de BPCE, en diminution probable de 400 postes d’ici fin 2011 ?

L’avis, même défavorable, du CE n’a pour effet que d’officialiser l’organisation déjà en place.

Le CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) était lui aussi consulté sur l’installation des collaborateurs dans les différents sites. Il a dénoncé à maintes reprises l’entassement du personnel et la multiplication des open space et les risques psycho-sociaux en plus de ceux soulignés dans une étude déjà réalisée. Les réponses et documents demandés lors du dernier CHSCT, nécessaires à un rendu d’avis objectif, n’ont été produits qu’en séance. Cela n’a nullement empêché les déménagements programmés pour le week-end du 6 novembre, avant même, que les avis soient rendus. Le CHSCT aurait légitimement pu ne pas rendre d’avis n’ayant pas reçu dans les délais légaux ces documents.

Le refus d’avis lorsqu’ il est justifié (insuffisance du dossier) n’est-il pas plus efficace que l’émission d’avis, même défavorable ?

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